1 -  Potentialités Touristique de la Province de Larache:

    La province de Larache présente une grande importance tant écologique qu’économique, étant le siège d’une activité humaine intense. Elle se caractérise par des particularités écologiques (estuaire, marais salants, zones humides), des activités socioé-conomiques traditionnelles comme la pêche artisanale de poissons et  de mollusques, et d’autres activités: - industries, urbanisme, infrastructures.

L’activité touristique essentiellement balnéaire, connaît actuellement une nette accélération grâce aux grandes plages de sables de plus en plus fréquentées, associé à des activités sportives ou de loisirs comme le surf, le golf, etc. Cette dynamique a été grandement favorisée par la construction de l’autoroute, qui a facilité les déplacements routiers entre les principales villes du Nord, Tanger et Tétouan, et la zone d’Asilah et Larache ; la Station balnéaire « Port-Lixus » qui consiste en un macrocomplexe avec terrain de golf 18 trous.

De même, on assiste à une diversification dans d’autres modalités comme le tourisme rural, le tourisme de nature (ornithologique, géologique, paysager), archéologique, culturel, scientifique, sportif, gastronomique...

La région offre deux bons exemples d’activités touristiques à fort potentiel. D’une part, le tourisme archéologique avec:

- Le site de Lixus:

     Les ruines de Lixus et la visite incontournable du Centre d’Interprétation du Patrimoine (CIP) in-situ. Ce dernier abrite des pièces trouvées au Site Archéologique Lixus. L’exposition retrace toutes les périodes de l’histoire du site, depuis l’époque phénicienne jusqu’à l’époque islamique.

La collection se compose de pièces de céramique, de vases, de lampes hellénistiques, d’ustensiles importés de la Grèce, de Chypre et Rome ; de céramique rouge (cruches et lampes à huile), de flacons de parfum, d’objets décoratifs, ainsi que d’une collection de monnaies (la majeure partie en bronze) datant des époques maurétanienne et romaine.

 

  - Le Site Mégalithique Mzora:

     Situé dans la commune rurale d'Arbaa Ayyacha, à 11 km au sud-Est d'Azila et à 25 km de Larache, au Douar Chwahed; Mzora ou Lawted est un site mégalithique unique au Maroc et dans l'ensemble du Maghreb.

Le site archéologique constitue l’exemple le plus complet et le plus célèbre des grands tertres funéraires du nord-ouest marocain. Il est le seul monument qui possède une enceinte de monolithes.

Le cromlech est formé de deux éléments distincts : un tertre et un cercle de monolithes. Le tertre, presque circulaire, mesure à la base 54 m dans l’axe nord-sud et 58 m pour celui de l’ouest. La base du tertre est soutenue par une murette en pierre sèche.

A l’extérieur du tertre, se dresse une couronne ininterrompue de 167 monolithes taillés dans le grès.

Ces pierres sont répartis en trois catégories : ovale, circulaire ou rectangulaire aux angles arrondis. Cette répartition de ces trois catégories n’obéit à aucune règle. Ces pierres plantées mesurent en moyenne 1,5 m au dessus du sol ; la plus haute, située à l’ouest et appelée « el Outed », atteint 5 m.

Mzora est un monument unique, qui ne présente aucune parenté avec d’autres tombeaux mégalithiques de l’ensemble du Maghreb (Tunis, Algérie) et du Sahara.

La plupart des chercheurs (à l’exception de M. Tarradell) ont vu en ce monument une transposition, en terre africaine, de monuments mégalithiques ibériques : le gigantisme de Mzora rappelle celui des dolmens d’Antequera.

D’après Plutarque (historien du début du Ier Siècle av. JC), un militaire romain Sertorius, aurait visité et effectué des fouilles dans le site et prétend qu’il a pu trouvé le squelette d’un géant qui ne serait que celui d’Antée battu par Hercule, lors de la fameuse bataille qui s’est déroulée plus au nord du site archéologique de Lixus.

 

- la ville de Larache :

     Située à 80 Km au Sud de Tanger et à 180 km au Nord de Rabat, capitale administrative de la Province possède de remarquables monuments et places, nous citons:

  • La Tombe de Lalla Mennana : sainte locale et patronne de la ville.

  • la Place de la Libération (ancienne place d’Espagne) : centre névralgique de la localité,  avec La porte de la Médina qui se distingue au centre de cette place elliptique.  Bab al-Medina ou Bab Barra ou bab lakhmis ( porte du jeudi): reconstruite à l’époque du protectorat espagnol.

  •  Bab Diwana ou porte de la Douane : construite vers 1890 pour le contrôle de l’activité portuaire, elle reflète l’importance commerciale de ce port à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

  • Petit souk ou souk Esseghir: Construit au XVIIIe siècle par le sultan Alawite Sidi Mohammed Ibn Abdallah;

  • Bab al-Kasbah : date du XVe siècle,  fut l’une des principales portes de la ville aux XVe et XVIe siècles, assurant la communication entre la ville, le port et la forteresse des cigognes:" Laqlaq". 

  • Grande mosquée : date du règne de Sidi Mohammed Ibn Abdallah.

  • Mosquée al-Anwar : XVe-XXe siècles, flanquée d’un grand minaret octogonal.

  • Palais du Gouverneur ou Palais de Moulay Ismail ou Commandacia: construit au XVe siècle, il a été restauré à diverses époques, accueillant successivement la Maison du Pacha, le Commandement général espagnol et désormais le Centre Culturel, la Bibliothèque Oued El Makhazen et le Conservatoire de la musique. Il préside la place dite Makhzen.

  • Tour du Juif : ancienne tour défensive du XVe siècle, elle abritait le Musée archéologique de Larache.

  •  Hisen  nasser, Hisen Laqlaq: forteresse de la Cigogne ou  forteresse de la victoire : noms populaires donnés au fort construit par le sultan saadien Ahmed al-Mansur Addahbi en 1578, qui le baptisa An-Nasr (la Victoire). En forme de triangle équilatéral, il possède de hauts remparts et un bastion à chacun de ses angles. Il défendait la ville du côté de la compagne.

  • Hisen al fath ou Fort San Antonio ou Fort des petites coupoles, également dit fort de Laqbibat : construit par les Saadiens au XVIe siècle, surplombant la mer, il est structuré sur un plan carré, avec une cour d’armes centrale et un bastion à chacun des quatre coins. Aujourd’hui en ruines, il abritait autrefois l’hôpital militaire puis civil.

  •  Jardin des Hespérides : beau jardin public d’intérêt botanique, à côté du fort de la Cigogne. Il fut aménagé dans les années 1920 pour combler la fosse qui entourait le fort. Deux lions de marbre blancs président l’entrée, amenés d’Italie à l’époque du sultan Moulay Abdelaziz.

  •  Mausolée de Sidi Abdelkrim Hashkouri Sahraoui : il vécut à l’époque du sultan Moulay Abderrahmane Ibn Hicham, au XIXe siècle. Le tombeau se trouve à l’intérieur d’un mausolée carré, avec un petit minaret et une coupole aux motifs géométriques.

  • Mederssa al'atiqua ou Fandak Zaljou, construit par Sidi Mohammed Ibn Abdallah.

  • Eglise San José

  • Cimetière espagnol (chrétien), où sont enterrés Jean Genet et Juan Goytisolo.

  • La ville espagnole ou Esanché, avec la Place de la Libération en son centre et entourée de maisons à style dit hispano-mauresque.

  - Evénements et Manifestations Culturels:

     Larache accueille chaque année des événements d’intérêt touristique, le Festival international de la guitare et chant, organisé par la Fondation Lixus des arts et du développement durable durant la deuxième semaine d’août, et des Moussems. L’offre touristique est complétée par la gastronomie locale, le paysage…

  - La ville de Ksar El Kébir et sa région :

    Bien que peu fréquentée par les touristes et ne comptant aucun hôtel de qualité, cette ville possède cependant un grand intérêt du fait de son patrimoine et de son histoire commune avec l’Espagne.

La ville se situe dans la plaine atlantique du Gharb, à quelques kilomètres de l’oued Loukkos et du barrage du Makhazine, l’un des plus grands du Maroc, qui remplit deux fonctions principales : approvisionner en eau une vaste surface de cultures d’irrigation et assurer la régulation pour éviter les nombreuses inondations  provoquées par le fleuve au cours de son histoire.

La cité, fondée par les Romains et appelé Oppidum novum ; fut un lieu de passage pour les Almohades à l’époque musulmane et un lieu de rassemblement lors des combats contre les Européens. C’est dans cette région que se déroula la Bataille des Trois Rois, le 4 août 1578, entre les forces portugaises avec leur roi Don Sébastien et européennes et les troupes d’El moutawakil ( roi déchu du trône du Maroc), et les troupes marocaines à leur tête le roi Saadien Abel Malek et Al Mansour. Cette bataille fut décisive pour le royaume du Portugal, qui fut dès lors annexé à l’Espagne, et mit fin aux velléités européennes de conquête du Maroc.

Parmi les lieux d’intérêt touristique à Ksar El Kébir, citons en particulier :

• Grande mosquée (XIIe siècle) : située dans le quartier de Bad el Oued, elle est d’origine almohade. Elle est flanquée d’un minaret construit en pierres taillées romaines.

• Fort des Ghailan (fortement transformé) : autrefois réservé à l’intendance militaire.

• Maison Ermiki : belle demeure marocaine avec de beaux jardins et plafonds à caissons.

• Zaouïa de Sidi Bouassria : construite à la mort du saint Sidi Kacem au XVIIe siècle, en surplomb de la rive droite de l’oued R’dom. Elle se distingue par son toit pyramidal à tuiles vertes.

• Marabouts de Sidi Raïs, Abh-Allah Ben Mohamed et LaLa Fatma Andalusiya, femme mystique et pieuse décédée en 1245.

• Mosquée Saida : construite par Moulay Ismail après la victoire sur les espagnol et la récupération de la ville de Larache ;  de facture arabo-andalouse.

• Vestiges de l’ancienne muraille almohade, le minaret al-Banat et le Bordj Belabbas.

• Sanctuaire de Sidi Bou Hamed : situé au centre de la médina.

• Mosquée Sidi Yacoub al badissi : avec ses palmiers, c’est l’un des édifices les plus caractéristiques et les plus beaux de la ville.

• Cimetière musulman, avec le sanctuaire de Sidi Bougaleb, patron de la ville.

• Ancienne caserne de la troupe de réguliers : véritable cité militaire, un édifice de style néo-nasride le plus important du Protectorat. Ses éléments les plus remarquables sont la salle des drapeaux, Casa Bandera, pavillon de commandement flanqué d’une tour rappelant la Tour de l’Or de Séville, ainsi que les portes d’entrée monumentales.

• Église du Sacré-Cœur : elle abrite aujourd’hui un centre social des Filles de la Charité.

• Ancienne frontière du protectorat : située à 10 km de la ville, dans le village d’Arbaoua, elle marquait la frontière entre les protectorats espagnol et français. Elle se trouve à proximité d’une réserve de chasse de 35 000 ha exploitée depuis l’époque des califes almohades.

Le bassin de l’oued Loukkos abrite un large éventail de ressources naturelles : les zones montagneuses en amont, d’une altitude de près de 1 700 mètres, les forêts de conifères, les torrents, la grande retenue du barrage Oued Al Makhazine, les méandres de l’oued dans la section basse, les immenses zones de sable et de dunes côtières, les salines et nombreuses zones palustres et de marais, occupées par de vastes jonchaies et des prairies de massette et d’iris des marais, où se concentrent une population nombreuse et variée d’oiseaux, en particulier aquatiques.

     - Potentiel Naturel:

     La zone du Bas Loukkos possède des ressources ornithologiques exceptionnelles, qui en font l’un des sites les plus remarquables de toute l’Afrique du Nord, grâce à l’abondance et à la diversité d’un grand nombre d’espèces présentes toute l’année dans un espace relativement restreint. S’y ajoutent les fluctuations saisonnières d’espèces qui apparaissent durant les époques de migration prénuptiale au printemps et postnuptiale en été et en automne, on compte au moins 273 espèces d’oiseaux.

D’autre part, le tourisme ornithologique, qui peut être pratiqué dans un vaste espace : tout au long de la section aval de l’oued Loukkos, mais aussi dans les zones humides dont certaines sont sous forme de salines. L’ensemble de cette zone revêt un intérêt naturel remarquable .

Les salines sont des espaces où on laisse s’évaporer l’eau de mer pour en extraire le sel, qui est ensuite séché et ramassé pour être vendu. Le sel est actuellement employé dans l’alimentation, la conserverie et les industries chimiques. La présence des salines constitue un aspect singulier de la région, que l’on pourrait appeler le "  paysage du sel" .

Elles peuvent être considérées comme une zone humide artificielle, qui abrite également une remarquable biodiversité spécifique aux milieux hypersalins. Les hautes températures enregistrées en été, conjuguées à l’influence notable de nutriments provenant de la mer et du milieu terrestre, sont à l’origine de la productivité biologique élevée des salines.

Les plages de la ville se trouvent essentiellement au nord de celle-ci et de l’oued Loukkos, puisque la ville est perchée sur un promontoire rocheux. Les deux principales sont la plage de la Rivière, petite plage avec quelques récifs, protégée des vagues et très fréquentée par les familles et les enfants, et la plage de Larache, également dite Dangereuse = péligrossa ou Rasramel, qui s’étend sur des kilomètres entre le Digues de l’embouchure de l’oued Loukkos, le port et le promontoire de la Pointe Noire.

On trouve ensuite le site de Port Lixus (dont la plage sera réservée aux usagers du complexe), au-delà duquel la plage se prolonge sur plusieurs kilomètres. Ce sont des plages de sable clair, ouvertes et battues par les vagues, idéales pour la pratique de sports comme le surf.

De nombreux attraits touristiques s’offrent aux visiteurs tels que:

  2- Potentialités Touristiques Régionales:

  - La ville d'Asila:

     se situe à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tanger et à 50, 20 km au Nord de Larache. il s'agit d' une petite ville portuaire située sur la côte Atlantique. elle possède des atouts sous forme de:  belles plages à proximité, une médina magnifique et artistique, des remparts sur l’océan.

Les murailles qui entourent la ville ont été construites par Alphonse V du Portugal au XVème siècle. Elles possèdent plusieurs portes, les plus importantes étant Bab Homar, ouverte sous une tour avec le blason du roi du Portugal,

  •    la Porte de la Mer, à côté de la tour carrée portugaise qui domine toute la ville et qui porte le nom arabe de Bab Kasbah,  dans la zone nord, en face du cimetière.  

un certain nombre de lieux historiques est à noter: Bab Kasbah, les Anciennes Casernes Espagnoles ainsi que la mosquée Kebir, qui possède un grand minaret octogonal. la place de Sidi Ali Ben Hamdush, avec sa petite mosquée utilisée en tant que temple catholique par les Portugais et dominée par la haute tour Menagen ou portugaise, symbole de la ville.

  • le Palais Raisuni: C’est un bel édifice avec salons et patios décorés selon le style andalou, qui possède aussi de longues portes vitrées donnant sur la mer.
  • le cimetière musulman, pittoresque et blanc, aux tombes en céramique multicolore, fille d’un chef soufi, sur lequel viennent se recueillir des personnes souffrant de maladies de la peau.Lalla Mennana,, et celui de Sidi Ahmad al-Mansurle mausolée de  où l’on trouve  

     Au-dessus du cimetière se trouve le mirador d’Asilah, d’où il est possible de contempler le coucher du soleil.
notons également les murailles portugaises, la porte et la tour de Bab Homar, entourée du souk Ahfir et d’une zone de restaurants populaires.

  • Le sanctuaire marabout de Lalla Rahma, situé en-dessous de la forteresse, au sud des murailles, est principalement visité par des femmes et des jeunes filles qui allument des bougies.

À côté de l’entrée de la médina, il convient de signaler le marabout de Sidi Ghaylan, un saint régional très vénéré et mort au XIXème siècle.

  • Le cimetière juif: se situe à l’extérieur des murailles, au sud de la médina à côté de la mer.

 

 - Le Parc Naturel Bouhachem:

 

     Le jbel Bouhachem se situe à l'intersection des Provinces de Tétouan, Larache et Chefchaouen, six communes rurales sont incluses. Le parc couvre une superficie de 105 000 ha. le site est qualifié comme l'un des plus importants sites d'intérêt biologique et écologique du Maroc ( SIBE). Il recèle de nombreux sites historiques, ainsi que des espèces florestiques et faunistiques uniques au Maroc.